18 mars 2015 à 22:25

Les Camarades de la Juventus

Nouvelle rubrique sur sofoot.com. Chaque week-end, nous nous intéresserons, au hasard (enfin, pas vraiment au hasard, en fait) à un match de football amateur. Et nous le présenterons comme une affiche d'un grand championnat européen. Cette semaine, rendez-vous à la Juventus de Papus

Son nom se situe quelque part entre le Nord de l'Italie et Zoumana Camara. Pourtant, c'est bien à Toulouse que la Juventus de Papus a établi son siège. Là-bas, à moins d'un kilomètre de l'ancienne usine AZF, la dénomination du club n'a rien d'une blague. Car avec quatre montées en cinq ans, le club des frères Badaoui se porte plutôt bien. Sans se départir d'une identité inculquée dès la création du club, il y a un peu moins d'une vingtaine d'années : « Un père de famille était fan de Zidane, de Platini, de la Juve des années 90. Et il a créé le club dans le quartier qui s'appelle Papus », explique Karim, l'un des quatre larrons Badaoui. Une référence qui fait nécessairement gage de qualité dans cette équipe où certains continuent de supporter le leader de Serie A tout en faisant grimper les échelons amateurs au représentant de ce quartier populaire. Et la Juventus de Papus ne compte pas s'arrêter là. Actuel 4e de la poule B en PH Seniors, le club vise toujours plus haut et ambitionne à terme de rallier la DH. Une tâche que dirigeants et joueurs, qui sont parfois les mêmes, s'efforcent d'accomplir en conservant la bonne humeur et les valeurs de combat qui caractérisent l'esprit de cet effectif de Juventini du Sud-Ouest.

Une famille, des valeurs et du cœur


Si la Juventus de Turin se repose depuis plus de 90 ans sur la famille Agnelli, celle de Papus dispose du soutien tout aussi indéfectible des frères Badaoui. Les quatre mousquetaires s'occupent en effet de tout ou presque. De Morad, président du club et capitaine de l'équipe fanion à Zahir, posté sur le banc (conjointement avec Mohammed Mechaouat) en passant par Karim, responsable de l'école de foot pour finir avec Amhed, qui s'occupe de l'équipe senior 2 et du fonctionnement général du club, force est de constater que les Badaoui sont partout. Plus qu'une fratrie, une dynastie qui propulse depuis des années le club vers des résultats admirables. Morad Badaoui croit d'ailleurs tenir l'ingrédient miracle pour faire tenir parfaitement les rouages : « On est un club de passionnés. On est tous bénévoles. On met de notre temps et de notre argent. Il y a quelques années, on payait même de notre poche les arbitres. Chez nous, on joue pour l'amour du maillot et de l'écusson. On ne vient pas pour autre chose ». Et la famille Badaoui prend son rôle très à cœur. Sportivement déjà, mais pas seulement, car encore plus qu'ailleurs, à la Juventus de Papus, ambition rime avec éducation. Un rôle que Morad Badaoui endosse autant en tant que dirigeant que frappé du brassard : « C'est toujours pareil avec les clubs de quartiers. Il faut vraiment bosser sur la discipline. Nous, dès que quelqu'un ne reste pas dans le moule, on ne le garde pas. On a fixé des règles strictes à suivre sur la discipline. On sait bien que l'amalgame est vite fait, mais on se bat vraiment pour ne pas avoir cette mauvaise image. On travaille beaucoup là-dessus, et même si ce n'est pas toujours évident, il faut le reconnaître, on parvient à canaliser tout le monde, notamment les plus jeunes. Il y a des jours où c'est une vraie prise de tête (rires) ».

Motivés par leur passion immuable, les Badaoui réalisent ainsi un travail de fond de longue haleine pour guider leur club de cœur vers les sommets. Un travail qui commence à payer dans la région. Car si le système D a souvent caractérisé le fonctionnement du club, certains soutiens se font désormais récurrents : « On a des sponsors maintenant, dont Elvis Optique, qui nous soutient vraiment. Et pour les maillots, on a acheté les noirs Adidas l'an dernier, ils restaient que ceux-là dans le magasin » explique Karim, avant que Morad ne pointe la nouvelle attention de la municipalité à l'égard de la Juve : « Au début, on nous prenait un peu pour un club de guignols, mais maintenant, on commence à être vraiment suivis par la mairie. Ils ont compris qu'on était des gens sérieux. On est en train de voir pour avoir un nouveau terrain. Parce que c'est un peu compliqué. On n'a qu'un seul terrain en herbe où on s'entraîne et joue. Il est homologué, mais on aimerait bien avoir un synthétique à côté aussi. » Un synthétique qui permettrait à la Juventus de Papus de peaufiner ses gammes résolument tournées vers l'offensive.

Du talent, Ginola et un chanteur


Car la Juventus de Papus a bien un style de jeu propre basé sur la possession du ballon et une technique bien au-dessus de la moyenne du championnat. Pas d'Antonio Conte pour mettre en place un 3-5-2 toujours difficile à assimiler, mais plutôt un 4-2-3-1 très offensif et où chacun se bat comme un beau diable à la récupération du ballon. « Notre point fort tient du fait qu'on a beaucoup de joueurs techniques. Mais dans la région, on est connu pour ne jamais rien lâcher. On est des guerriers. Souvent, dans la Dépêche du Midi, on nous appelle les guerriers de la Juventus de Papus. C'est un mélange de cette combativité et de notre technique qui fait notre belle réussite », appuie Karim Badaoui, qui s'évertue à inculquer aux plus jeunes les mêmes rudiments à travers une école de foot toujours plus fréquentée et dont le travail est reconnu. De son poste reculé en défense centrale, Morad identifie, lui, deux ou trois joueurs de talent sur les prés : « Notre numéro 6, Marvin Medan, est un des plus expérimentés, avec moi, et il tire vraiment l'équipe vers le haut. Il est grand et prend tout de la tête. Il forme une sacrée paire de récupérateur avec Ginola Haabo qu'on surnomme la panthère noire ! Quant à notre 10, Kaba Sakoumba, il est incroyablement technique. Un super joueur, mais avec un sacré caractère. Il est jeune, il faut le canaliser. Je pourrais citer beaucoup d'autres joueurs encore comme notre 9, Belkadi Zaki, qui est vraiment très rapide ». Un attaquant qualifié de « mobylette » par Karim, qui tient à rappeler que les individualités se mettent toutefois au service du collectif avec un maître mot : le travail. La cohésion développée par le groupe a ainsi permis d'enregistrer quatre montées lors des 5 dernières saisons. Avec un effectif principalement emmené par de jeunes joueurs de 22-23 ans encadrés par quelques vieux routiers, la belle aventure ne fait d'ailleurs que commencer. C'est en tout cas ce qu'espère Morad Badaoui qui endosse là toutes les casquettes de sa garde-robe : « On a un énorme potentiel. D'ici 2,3 ans, on aimerait bien être en DH. On ne se cache pas même si on sait qu'il ne faut pas non plus brûler les étapes. La base est là pour viser plus haut ». Une montée aux échelons supérieurs qui passe déjà par une grosse fin de saison pour aller chercher l'accession en DHR dans un championnat où seuls le premier et le meilleur deuxième (des quatre poules) sont promus.

Avec du retard à l'allumage, notamment loin de son stade fétiche et de ses chauds supporters, la Juventus de Papus doit désormais cravacher. Car la situation en haut du classement avec quatre équipes se tenant en cinq points est plus que serrée. Et à en croire Morad, les espoirs sont toujours permis : « On a eu un peu de mal à se mettre en place cette saison avec pas mal de nouveaux joueurs. Mais maintenant, on est bien et on va tout faire pour monter. On a les moyens de le faire. On a rencontré pas mal d'équipes, même contre qui on n'a pas gagné, qui nous ont dit qu'on était au-dessus et qu'on proposait un super jeu ». Il faudra au moins ça pour combler un public qui a eu la joie d'assister la saison dernière à un septième tour de Coupe de France contre Béziers : « Une aventure extraordinaire. On dit que la Coupe de France est magique, et c'est vraiment le cas. Dans 30-40 ans, on parlera encore de cette épopée. Je garderai ce souvenir à vie », confie Morad. Des épopées qui en appellent d'autres, et qui se déroulent au bon rythme de Fares, un gamin qui a grandi avec les exploits de son club. Supporter fétiche, le petit du club ne manque jamais de mettre l'ambiance en se fendant de quelques refrains fanatiques : « C'est vraiment quelque chose de spécial, faut venir le voir. Il fait "Aujourd'hui, aujourd'hui, on a joué, on a joué, on a gagné" ou "Sakho a tiré, Sakho a tiré, il a marqué !" » Une jeunesse vocale et rafraîchissante qui fait d'ailleurs partie de la génération future, destinée à prendre la relève dans quelques années. Pour perpétuer la tradition des Badaoui et faire de la Juventus de Papus un club aussi grand que son patronyme chantant.

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par Raphael Gaftarnik et Eric Marinelli

Commentaires

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